Concert à domicile, rue Moris, organisé par le collectif Home Plugged, créé par Iacopo.
Cette jolie demeure bourgeoise a déjà vu défiler une quantité non négligeable d'artistes alternatifs( CJ Boyd, Vera Gogh, notamment), le droit d'entrée est modeste et tu peux te désaltérer sans mettre en péril l'état de tes finances.
Qui plus est, la clientèle féminine est loin d'être repoussante, bref tu recommandes!
Que des éloges, vieux pervers?
On n'applaudit pas à tout rompre à l'horaire flou, tu ne peux pas prévoir à quelle heure débuteront les festivités, mais comme le D J de service a la bonne idée de passer de la soul et du blues, tu ne te plains pas!
Faustine Hollander, une habituée des lieux, a été ajoutée au programme pour chauffer le public.
Vais pas chialer!
Le Bel Eté ne nous a jamais déçu, et hier, unplugged et sans micro, elle nous a épatés, Dominique et moi.
Neuf titres superbes, une spontanéité juvénile de bon aloi, combinée à une présence de vétéran, le public lui fera une ovation.
Elle nous gratifiera d'un sourire malicieux.
Setlist: 'Dragonfly' , la libellule saluée par abeilles et oiseaux - 'Rainy Days' ..never come alone, they're always followed by the blues... toujours ce dark folk élégant - Une formidable cover du bluesman Jesse Fuller 'You're no good' - Le profond 'Step inside my love'- Le blues biblique 'Bury me down' - Sa fameuse 'Suite Angoulême' , du folk charentais - 'Had it coming' si proche d'Alela Diane et pour finir l'hommage à l'immense Buffy Sainte-Marie 'Codine'.
Faustine un diamant brut qui ignore la prétention. La Madone humble!
On l'adore.
Une Jupiler later, Thus:Owls!
Le meilleur concert de ce début 2010.
Originalité, classe, disponibilité ... une grosse claque!
C'est mon coup de coeur, m'annonce Dominique, tombée amoureuse, à la fois, de la jolie chanteuse et de son mec guitariste.( 20' auparavant, elle avait flashé sur un bellâtre dreadlocké!)
Viennent d'où, ces hiboux, mon chou?
Ce sont des oiseaux de nuit suédois, surveillés par un Labrador, Simon Angell, le guitariste de Patrick Watson.
Il est parti jouer au chien de traineau, du côté de Stockholm, pour les beaux yeux de la radieuse Erika Alexandersson, une chanteuse/flûtiste formidable qui fut choriste pour le même élémentaire Watson, ou Loney, Dear ( vu à l'AB il y a deux ans).
Les claviers sont joués par la svelte et brillante Cecilia Persson, Martin Höper(Koop) se charge de l'upright bass et le mystérieux Ola Hultgren(Loney,Dear) se charge du drumming.
Tous participent aux superbes backing vocals.
Comme le précédent, ce gig sera acoustique, seule la guitare de Simon étant amplifiée, les vocaux d'Erika pouvant être transformés par chambre d'écho.
Tiroir?
Folk, jazz, pop, rock choral, blues, psychédélisme, exploration de territoires vierges... faut créer une nouvelle case, rien que pour Thus:Owls!
Un album(médical) à ce jour:'Cardiac Malformations'!
Fait caillant ce soir, le désert ça te dit? 'Yellow Desert' qui ouvre la plaque!
Du folk tourmenté avec des pointes trip hop (Hooverphonic) ou blues nordique (Bjork, Wild Birds & Peace Drums), la flûte d'Erika te transperce le cerveau et ses vocaux te font pleurer.
Bruxelles quitte le bar et se masse face aux musiciens, certain(e) d'assister à un event qui entrera dans les annales.
Une contrebasse jazzy pour introduire 'Climbing the Fjelds of Norway', morceau magique aux choeurs aériens.
Erika déterre des images de son enfance... I could never reach the peak of a mountain.... Tu clos les paupières, tu y es en Norvège, les fjords, la bise glaciale... et la bière à 10 €, nous rappelle Simon!
'My thoughts ain't lovely' aux arrangements éthérés. Une guitare lyrique et des vocaux intenses.
Profondeur introspective.
Le jazzy 'Sometimes' avec battements de mains saccadés. Tu peux comparer ce titre aventureux aux travaux de Rudy Trouvé ou à certains morceaux osés de Zita Swoon.
Une nouvelle chanson acoustique, pour le prochain CD, 'I weed my garden' .Superbe mélodie nostalgique, transformant ton épiderme en chair de poule.
Encore une nouveauté 'Iceland' , a sensitive song, nous souffle Erika.
Délicatesse, onirisme.
Bye, bye, Brussels, en route vers des cieux purs!
Le clou du set, une longue suite en trois épisodes te menant sur des sentiers célestes légers, puis du côté de l'enfer de Dante, avant de croiser le Pink Floyd époque UmmaGumma et de virer jazz improvisé: trois titres enchaînés: 'When she arrived' 'You arose to the Gods' et 'Let your blood run'.
Une intro classique aux claviers, une slide atmosphérique, une chorale nordique, un break instrumental tout en caresses, quelques gimmicks pour amuser la galerie (Simon se met à gonfler un ballon qu'il laisse gémir sur sa guitare, effets mouettes suédoises garantis...) le chant se fait ténébreux, des bruitages sombres créent un climat film d'horreur, avant d'appeler Roger Waters et David Gilmour à la rescousse.
Le black Angell sort un autre gadget de sa trousse, a tea spoon, piquée à l'Hilton, et l'utilise en spoonneck. Allez, je la balance et je vous montre que j'ai pris des cours chez Charlie Byrd.
La totale, public subjugué, Erika nous achève avec des vocalises désespérées.
Tonnerre d'applaudissements!
A last one, Brussels:'Eagles coming in' , comme au début du set, on repart vers le désert.
Fabuleux Americana scandinave , d'une lenteur cérémonieuse. Un vol de rapace planeur.
Une force évocatrice magistrale.
On en est tous babas!
Le band nous demande s'il peut jouer another tune, le monde à l'envers...
Bis!
'A volcano in my chest'
Zappaesque, du cabaret narratif audacieux aux lignes de guitare dignes de John Scofield.
In Greek mythology, the owl is a bird goddess associated with wisdom and arts!
Pas cons, les Grecs!